Par VDB | le 15/05/25
C’est début avril que se tenait à Genève cette édition 2025 du plus important salon d’horlogerie, Watches & Wonders, l’occasion pour WatchEmotion d’aller prendre le pouls d’une industrie chahutée par un contexte international toujours plus incertain. Entre acteurs incontournables trônant au milieu de l’espace principal, et petits poucets se nichant au cœur des différents espaces leurs étant réservés, « carré de horlogers », « La place » ou encore « La mezzanine », cette semaine fut particulièrement intéressantes, et nous allons vous livrer ici le fruit de nos pérégrinations. Ceci n’ayant pas pour but d’être exhaustif, mais de partager notre ressenti à travers les différentes présentations auxquelles nous avons eu le plaisir d’assister.
Au-delà des trois interview que nous avons eu plaisir à réaliser avec les ambassadeurs maison, Mike Horn, Arthur Guérin-Boëri, et Kauli Vaast, l’actualité Panerai était les nouveautés de la gamme Luminor Marina. Pour rappel, la collection doit son nom au matériau lumineux innovant créé par la marque, qui a permis la naissance des premiers modèles éponymes au début des années 1960. Dans les années 90, les caractéristiques de la Luminor, initialement conçue pour la Marine Militaire Italienne, ont été adaptées pour le grand public.
Nouveau Super-LumiNova® X2 pour une luminosité accrue, étanchéité portée à 50 bar (environ 500 mètres) Sachant que chaque montre est soumise à une pression 25 % supérieure à la valeur d’étanchéité garantie pour s’assurer qu’elle réponde aux exigences rigoureuses de la Maison, épaisseur réduite de 12 % pour un poids diminué de 15 % afin de gagner en confort et ergonomie, nouvelles cornes profilées et système de détachement PAM Click™ du bracelet et de la boucle pour un changement de bracelet sans outil, le plein d’évolution pour un garde-temps qui n’en fini plus de représenter la quintessence de la manufacture. Et pour les amateurs de poids plume, Panerai présentait également, entre autres nouveautés, la Luminor Marina Titanio PAM03325, combinant titane grade 5 44% plus léger que l’acier, avec un splendide cadran vert olive satiné soleillé.
Autre très belle nouveauté dans la même collection, et notre coup de cœur, la Luminor Perpetual Calendar GMT Platinumtech PAM01575. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une montre équipée des complications calendrier perpétuel et GMT dans un boitier en alliage Platinumtech composé à 95% de platine. Proposant un cadran saphir, et se voyant motorisée par le calibre P.4100 à micro-rotor, elle beneficie d’un agencement ingenieux de son cadran, permettant de conserver une excellente lisibilité malgré le nombre conséquent d’informations affichées.
N'oublions pas non plus, trônant au centre de ce stand spectaculaire, l’imposant Jupiterium, reproduisant à travers les yeux de Galilée et l’expertise horlogère de Panerai, l’univers via une horloge-planétarium d’une grande complexité mécanique dans une esthétique fascinante. Mesurant 75 cm de large pour 86 cm de haut et pesant environ 110 kg, il reproduit les mouvements des entités cosmiques connues de l’humanité grâce aux découvertes de Galilée, dont les observations effectuées en 1610 apportent la preuve que la Terre n’est pas le centre de l’univers, remettant en cause le modèle géocentrique qui a longtemps prévalu. La Terre est ainsi placée au centre de la sphère et de l’orbite des autres corps célestes. L’horloge affiche les positions relatives du Soleil, de la Lune et de Jupiter, mais aussi celles de ses quatre « étoiles médicéennes ». Leurs trajectoires sont guidées par un mécanisme à remontage manuel doté d’un calendrier perpétuel à affichage unilinéaire, qui entraîne le mouvement en temps réel des corps célestes. Le mécanisme cumule huit barillets – battant à une fréquence de 18 000 alternances par heure – chacun équipé d’un ressort de 4 mètres de long ! Ils font partie intégrante du système de réserve de marche de 40 jours, qui fournit l’énergie nécessaire au fonctionnement de cette horloge de 1 650 composants, et à la bonne marche de ses complications.
Passons de l’Italie à l’Angleterre, le temps d’un arrêt sur le stand Bremont, où trône la majestueuse cellule d’un avion Gloster Meteor, rappelant les origines ainsi que la philosophie de la marque. C’est donc du coté de la bien nommée collection Altitude, que se trouve les nouveautés variées, avec les MB Meteor, 39 Date et Chronograph GMT, soit trois montres aux caractéristiques bien différentes, dans un design général proche. Les contraintes auxquelles résister n’ont pas non plus été oubliées, puisque le concept de base, le défi même, était de supporter les forces exercés lors de la mise en action d’un siège éjectable : 20Gs à des températures comprises entre -40°C et +40°C, sans compter l’inévitable choc et les diverses vibrations ! Probablement la montre mécanique la plus résistante que vous puissiez trouver, dans un look pilot particulièrement réussi.
Au sommet de cette gamme Altitude, la manufacture présentait également un calendrier perpétuel GMT mono-poussoir en édition limitée à 50 exemplaires. Motorisée par un mouvement manuel, ses dimensions restent encore raisonnable, à 42x49,6mm, de même que le prix, compte tenu de sa fiche technique et de son exclusivité, approchant les 41 000€.
Mais ce n’est pas tout, puisque dans un style totalement diffèrent, de la gamme plus terre à terre Terra Nova, et furieusement vintage, la marque présentait aussi deux « Jumping Hour ». Deux modèles au look diffèrent, dont une splendide bronze dans un diamètre parfaitement unisexe de 38mm. Devenu rare de nos jours, comme il est agréable de voir une marque comme Bremont s’y intéresser à nouveau, et de fort belle manière.
Restons en Angleterre ou presque, mais dans un style diamétralement opposé, avec Arnold & Son, où la marque présentait un hommage appuyé au 260e anniversaire de son fondateur John Arnold ainsi qu’à ses collaborations remarquables avec Abraham-Louis Breguet. Cet hommage prend la forme d’une « Constant Force Tourbillon 11 » en or jaune 18 carats et de 41,5 mm de diamètre, proposée en édition limitée à 11 exemplaires. Le moins que l’on puisse dire c’est que le ramage vaut le plumage, puisque derrière ce somptueux cadran émail Grand Feu blanc, se cache un calibre digne du maître des chronomètres. En effet, ce mouvement A&S5219 a été spécialement développé par la Manufacture, embarque deux barillets identiques montés en série pour une réserve de marche de 100 heures. Ils assurent tour à tour l’alimentation du mécanisme, le second entrant en action lorsque le couple du premier passe sous le niveau optimal de rendement. Cerise sur le gâteau, il propose ici la rare complication « seconde morte », imposant donc à la trotteuse des sauts successifs marquant les secondes à la manière d’un mouvement à quartz.
Pour terminer, notons le fond transparent, ouvrant sur ce mouvement dont l’esthétique est inspirée du dos de l’instrument de mesure du temps originel conservé au British Museum. Sur le pont de barillet grené et anglé, on retrouve d’ailleurs les inscriptions gravées-main, la fameuse plaque sur laquelle a été inscrit un nouveau texte inspiré de l’original : « To the revered memory of John Arnold and Abraham-Louis Breguet. Friends in their time, legendary watchmakers always. » (A la mémoire révérée de John Arnold et Abraham-Louis Breguet. Amis en leur temps, horlogers de légende pour toujours).
Au sein du même groupe, nous en avons profités pour admirer LA nouveauté Angelus, à savoir les trois versions du Chronographe Télémètre Steel, Yelow gold, grey et rose. Sublimement vintage dans sa forme, son diamètre de 37mm, et ses fonctions, chronographe mono-poussoir et télémètre 20km, elle se veut résolument performante par son mouvement manuel A5000 doté d’une roue à colonnes et embrayage horizontal battant à 3Hz et offrant 42 heures de réserve de marche, richement décoré et visible par un fond fermé d’un verre saphir.
Spécialité de la maison fondée en 1891, le chronographe se fait ici chic et habillé, tout en permettant la mesure du temps sur 30 minutes. Sa carrure dessinée tout en douceur et subtilité s’accompagne d’arêtes polies plongeantes sur le dessus en torsion sur le flanc, pour souligner la forme complexe des cornes, le tout s’accompagnant de finitions à la hauteur de la réputation de la marque.
A noter que les versions acier sont limitées à 25 exemplaires chaque, alors que la version or ne se verra produite qu’à 15 exemplaires.
Excellente surprise que cette visite sur le très fréquenté stand Raymond Weil, maison familiale peut être un peu plus discrète que d’autres, probablement trop discrète d’ailleurs tant les nouveautés étaient à la fois nombreuse, très différentes les unes des autres, et surtout intéressantes. Rien que dans la collection Millésime, ce n’était pas moins de neuf nouvelles références qui faisaient leur apparition ! Quatre dans un diamètre de 35mm en configuration petite seconde, plus deux en seconde centrale du même diamètre, sans oublier les trois chronographes en 39mm.
Inspirées du modèle primé au GPHG en 2023, catégorie Challenge, ces quatre nouvelles références de millesime petite seconde en 35 mm conservent l’esprit vintage et toutes les finitions horlogères les plus nobles qui ont fait le succès de la collection. Cadran sectoriel subtilement contrasté offre une lisibilité parfaite grâce à ses détails texturés, trotteuse petite seconde à 6 heures délimitée par un cerclage en creux pour l’équilibre du design, verre saphir bombé, mouvement automatique, ces nouvelles itérations s’expriment à travers quatre palettes chromatiques et jeux de finitions inédits, mettant en avant des contrastes subtils et une harmonie parfaite entre les matières et les couleurs. A vous le choix entre un cadran saumon/boîtier acier/bracelet gris (réf. 2130-STC-80001), un cadran anthracite/minuterie et petite seconde mentholé/boîtier acier/bracelet marron patiné (réf. 2130-STC-60001), un cadran argenté/boîtier acier/bracelet gris (réf. 2130-STC-65001), et un cadran crème/boîtier PVD or rose/bracelet lie de vin avec cornes serties de 16 diamants de laboratoire (réf. 2130-C5S-64001).
Dans la continuité de cette évolution, RAYMOND WEIL enrichit également la collection avec deux nouvelles références dotées d’une seconde centrale. Plus dynamiques, leur cadran sectoriel structuré met en valeur des finitions contrastées qui accentuent leur esthétique plus contemporaine. Le choix se faisant ici entre un cadran sauge aux nuances délicate (réf. 2125-ST-52011), offrant une profondeur subtile et un éclat changeant selon la lumière, tandis que l’autre (réf. 2125-STS-64001) propose un cadran crème sublimé par un boîtier serti de 16 diamants de laboratoire, apportant une touche d’élégance, Le bracelet étant en acier inoxydable à cinq rangs dans les deux cas.
Petites ou grandes secondes, les prix varient entre 1 695€ ttc et 2 750€ ttc.
Tout en restant dans un diamètre contenu de 39mm, cette gamme millesime s’enrichit donc aussi de trois nouveaux chronographes à l’architecture tricompax. Dotés donc de trois compteurs positionnés à 3H, 6H et 9H finement intégrés, ces trois nouveaux chronographes présentent une silhouette harmonieuse et subtilement rétro. Ils sont animés par le calibre RW5030, un mouvement chronographe mécanique à remontage automatique offrant une confortable réserve de marche de 62 heures. Leurs cadrans sectoriels, à la lisibilité optimisée, reprennent les codes emblématiques du «reverse panda». Le modèle en acier inoxydable se distingue par un cadran anthracite aux compteurs argentés et aux indexes en Super-LumiNova®vieilli façon vintage, tandis que la référence à l’allure plus précieuse en acier avec revêtement PVD or rose adopte un cadran noir rehaussé de compteurs blancs et d’index luminescents, l’ensemble offrant un look plus classique et habillée. Les aiguilles des trois modèles, de type obélisque, brossées et luminescentes, assurent une lecture immédiate du temps. Quelque soit la version, les tarifs restent en dessous de la barre des 4 000€ ttc.
Mais ces Millesimes n’étaient pas les seules nouveautés, et nous avons notamment retenu les deux nouvelles version dans la gamme Freelancer, qui accueil pour la première fois un « Calendrier Complet ». Ce chef-d’œuvre mécanique propose l’affichage de la date, du mois, du jour et des phases de lune, le tout logé dans un boîtier redessiné de 40 mm, présentant un système de correcteurs subtilement intégré. Cette innovation marque un nouveau jalon pour la collection. Deux couleurs différentes, mais une même facilité de lecture, malgré le nombre d’informations conséquentes affichées, vous aurez donc le choix entre cadran sablé dune sur boitier boîtier en PVD or rose ou bleu profond sur boitier argenté, les deux étants soleillés. Ces garde-temps se distinguent également par leur phase de lune inspirée d’une véritable image de la NASA, la représentation du ciel ajoutant un élément poétique.
Ces deux déclinaisons affichent un tarif identique, et plutôt très bien placé, de 3 775€ ttc.
Tout ceci pour nous faire patienter jusqu’en 2026, année du centenaire de la manufacture, pour lequel nous nous attendons à un véritable feu d’artifice.
Credits photo : Watchemotion, Watches & Wonders, Panerai, Bremont, Arnold & son, Angelus, Raymond Weil