Dacia Duster Hybride 2025, du style et des ambitions

Par VDB | le 29/04/25

Qu’il est loin pour Dacia le temps de la première Logan, que tout le monde regardait avec un amusement teinté de condescendance. « Ah oui ce n’est pas cher mais ça fait vraiment cheap », « c’est pour les marchés émergents », « moi roulant là-dedans, jamais » ! C’était il y a vingt ans, cela parait une éternité, d’autant plus en se retrouvant face à notre Duster d’essai. Oublié le « low cost », bonjour les « essentiels ». Quel chemin parcouru, oubliée cette Logan, les Dacia sont devenus mode, en augmentant certes un peu les prix, mais en grimpant en qualité et design sur un facteur cent, pour proposer une façon de rouler différemment, décomplexé, ou tout simplement malin.

La première impression est souvent la bonne, et même s’il ne faut juger personne sur son physique, pas même une voiture, c’est peu de dire que ce nouveau Duster fait forte impression. Il est d’ailleurs intéressant de noter que Dacia prend ici un peu le contrepied de… Renault, dont la dernière Clio paraissait avoir très peu évoluée d’un point de vue de design, avant de se rendre compte dans le détail que cela était en fait bien plus complexe. Pour ce Duster, c’est un peu l’inverse, un grand changement, dans lequel de nombreux détails rappellent son prédécesseur, ainsi que son appartenance à la marque. Oubliées les courbes un peu rondouillardes, la ligne est ici parfaitement tendue, avec des ailes hypertrophiées, et un capot traité à l’exact inverse de son aïeule. En effet, le capot présentant un renfoncement en son centre est remplacé par un capot présentant désormais un bossage ! Plus exactement un bossage émergeant d’un renfoncement, ce qui donne justement cet aspect nouveauté, mais avec un air de famille. Toute la carrosserie est ainsi dessinée, entre ligne foncièrement moderne, et rappels plus ou moins appuyés, et force est de constater que le résultat est réussi, à en juger par le regard des passants, parce que oui, il arrive aussi aux têtes de se tourner sur son passage. Sérieux, baroudeur, agressif, nombreux sont les adjectifs que nous pourrions lui accoler, mais le plus surprenant est probablement « statutaire », car oui, ce Duster est parfaitement valorisant. D’autant plus avec le travail sur les signatures lumineuses en Y couchés, qui prennent vie dès que l’on s’approche, l’ouverture sans clé s’accompagnant d’un « son et lumière », puisque bruits et lumières sont différenciés entre l’ouverture et la fermeture. Dernier point, si les différents éléments de carrosserie en plastique mat, composés en partie de matériaux recyclés lui donne un coté baroudeur, ces derniers semblent se marquer relativement rapidement, ce sera à surveiller dans le temps.

Nous allons d’ailleurs retrouver ce coté son et lumière à l’intérieur lors des manœuvres, puisque le ‘bip bip » lorsque l’on est proche d’un obstacle sur le coté, sera diffèrent de celui émit pour une proximité arrière par exemple. L’idée est bonne, mais cela devient malgré tout assez vite envahissant. Restons à l’intérieur pour constater une mue sensiblement identique à l’extérieur en terme de design. Adieu les aérateurs ronds et autres courbes du tableau de bord, c’est désormais beaucoup plus anguleux, un peu plus sombre, mais infiniment plus moderne, et pour tout dire, plus qualitatif. Entendons nous bien, il reste encore des plastiques durs ainsi que quelques matériaux trahissant la chasse aux couts, mais globalement ce Duster à encore fait beaucoup de progrès. La seule chose un peu gênante dans ces matériaux, sera le reflet importants générés par le dessus de la planche de bord par soleil rasant. Lunettes de soleil indispensable pour un peu plus de confort visuel, bien que la sécurité ne soit jamais en jeu. Nous pourrions également ajouter que sa ceinture de caisse assez haute donne un petit coté « meurtrières » aux éléments vitrés, c’est notamment assez marquant pour le pare-brise. Mais si cela surprend au premières instants, nous nous y sommes habitués bien vite, au point que cela n'a jamais vraiment posé de problème de visibilité, quelque soit l’angle.

 

L’équipement se veut complet compte tenu du prix, mais sans entrer dans la surenchère technophile, ce qui permet de garder une utilisation ne nécessitant pas une plongée dans un quelconque mode d’emploi. La meilleure démonstration en est l’écran central de bonne dimension sans être envahissant, suffisamment réactif, et surtout relativement simple d’emploi. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, les commande de climatisation restent physique, ouf. Les petites attentions sont bienvenus, comme le porte-téléphone bien placé, mais un peu dur et nécessitant les deux mains pour caler votre smartphone, ou la possibilité de placer une gourde dans l’accoudoir central, bien que nous aurions aimé des compartiment plus grand dans les contre-portes. Le déjà fameux système « Youclip » permettant d’accrocher certains accessoires (lampe, crochet, porte gobelet…) n’est pas inintéressant, mais va demander encore un peu de développement pour devenir incontournable.

 

L’habitabilité reste également en parfaite cohérence avec le gabarit de SUV compact, que ce soit aux places avant ou à l’arrière, bien que dans ce dernier cas il sera probablement préférable de se limiter à deux passager pour les voyages au long court. Le coffre lui, facilement accessible, pratique avec son petit compartiment en dessous du seuil de chargement (amovible), et de bonne capacité, n’appelle aucune critique, permettant à une famille de quatre personnes de voyager sans trop se restreindre.

Le système audio, notre marotte, souffle le chaud et le froid. Le chaud, c’est un son agréable sans même toucher aux réglages, et encore plus agréable avec un léger ajustement de son égaliseur à trois bandes. Le froid, c’est qu’il se désunit un peu lorsque l’on essaye de trop monter le niveau, rien de dramatique, et pour un système d’origine, c’est déjà plus que bien. La réception radio est bien meilleur que ce que l'on a pu croiser au sien de la marque il y a quelques années, mais la bascule entre le DAB+ et la FM  n’est pas ce que l’on a vu de plus intuitif d'un point de vue d'interface, et nous ne sommes pas certain d'avoir tout compris après avoir passé cinq  ou dix minutes dessus. Reste les prises USB, certes suffisamment nombreuses devant comme derrière, mais toutes de type C. En abandonnant définitivement le format de type A, nous perdons aussi la possibilité de ressortir nos pas si vieilles clés emplies de nos morceau préférés. 

 

Démarrage par le bouton situé à droite du volant, impulsion sur le petit joystik pour passer en Drive, et en route pour 1 700km d’essais. Le confort se fait présent des les premiers mètres, et ne se démentira jamais. Ce n’est bien entendu pas le moelleux de certaines de ses concurrentes, mais dans la mesure ou sa caisse se voit parfaitement tenue, ce compromis entre confort et dynamisme nous semble parfait. Aucun passager ne trouvera à y redire, alors que conducteur appréciera une inscription précise en virage avec un arrière suivant parfaitement, le tout sans trop de roulis, montrant une parfaite maitrise en toutes circonstance. Pour rester sur le confort, auditif en l’occurrence, les bruits de roulement se voient parfaitement filtrés, ainsi que les bruits aérodynamiques jusque 110km/h. Au-delà, ils deviennent sensiblement plus présent, trahissant une philosophie plus urbaine et péri-urbaine que grande voyageuse. Cela dit, ce n’est absolument pas rédhibitoire, et partir en vacances ou weekend n’est pas un calvaire, juste un peu moins agréable.

 

C’est d’ailleurs ce que vient bien vite confirmer l’ensemble mécanique, qui ne nous est pas inconnu, puisqu’il s’agit du même que nous avions essayé l’année dernière dans la Clio, sensiblement sur le même parcourt. Nous ne sommes donc pas dépaysés avec le fonctionnement de ce 1.6l épaulé par la féé électricité, pour une puissance totale dépassant légèrement les 140cv. Le fonctionnement est transparent, parfaitement fluide en ville ou sur route, et pour tout dire suffisamment performant, efficient, et agréable, exactement comme dans la Clio. Là où les choses se gâtent un peu, c’est sur l’autoroute, d’autant que l’encombrement et le poids supplémentaire mettent en exergue quelques désagréments passés sous les radar au volant de la Clio. En effet, dès que la vitesse augmente au-delà de 110/120km/h, les déclivités un peu marquées, négociées notamment au régulateur vont imposer à la boite de rétrograder, et faire « mouliner » le moteur thermique, augmentant niveau sonore et consommation. La bonne nouvelle est que la puissance est suffisante pour maintenir la vitesse demandée, la mauvaise est que cela se fait au prix d’un léger inconfort sonore. Très clairement cela vient confirmer que notre Duster n’est pas faite pour le Grand Tourisme, mais ce n’est pas une surprise tant elle n’en avait pas la prétention. Ce qui est frustrant, c’est qu’il ne suffirait peut être de pas de grand-chose pour limiter cet effet indésirable, un peu de couple en plus sur le thermique ou l’électrique, une gestion électronique optimisée, gageons que Dacia trouvera comment limiter cela dans les mois à venir. Dans l’état actuel des choses, cette mécanique anime malgré tout plus que correctement ce SUV, avec un bel agrément, ce qui est bien l’essentiel.

 

Le chapitre consommation aussi se montre particulièrement satisfaisant, puisque sur notre trajet composé pour moitié d’autoroute, ce Duster nous a gratifié d’un très joli 6.2l au 100km, sachant qu’une utilisation plus conforme avec sa philosophie devrait permettre de descendre assez facilement sous la barre des 5.5l/100km.

Puisque nous en somme à parler dynamique, abordons le chapitres des aides à la conduite, en commençant par la plus basique, le régulateur de vitesse. S’il n’est pas actif, ce qui est cohérent avec le positionnement prix, nous l’aurions aimé un peu plus fluide dans son fonctionnement. En effet, lorsque l’on agit dessus pour monter la vitesse, plutôt que d’accélérer en douceur, il se sent obliger de tout donner, quitte à rétrograder et rendre le moteur inutilement sonore. Et c’est encore pire en réduisant la vitesse, puisqu’il va se laisser descendre 2/3 km/h en dessous de la vitesse cible pour réaccélérer brutalement… Notre Scenic 2012 de service faisant infiniment mieux en la matière, il ne doit pas être compliqué pour la marque de corriger ce désagrément à moindre cout. Autre système légèrement critiquable, le maintient dans la file, manquant là aussi de subtilité en vous embarquant un peu, tout en vous demandant de reprendre le contrôle… Il est fort heureusement aisément déconnectable, les autres aides n’appelant pas de remarques particulières. 

 

Look d’enfer, sérieux de construction, image désormais valorisante, bonnes qualités dynamique, économique à l’achat autant qu’à l’usage, pétri de qualité tout en ne déplorant que peu de point à améliorer, ce Duster se veut autant un choix raison que, et c’est nouveau, passion. Le chargé de famille pragmatique pouvant désormais se faire plaisir avec un véhicule tout aussi bien à la mode. D’autant que si les tarifs sont loin des 5 000€ annoncés il y a vingt ans au lancement de la Logan, avec un prix d’appel en dessous des 20 000€, il marque un vrai jalon dans l’épanouissent de la marque, ou comment se faire vraiment plaisir tout en réalisant de belles économies, un choix malin, très malin.

Dacia Duster Hybrid Journey au tarif de 29 390 € ttc