Par VDB | le 17/10/25
Alors que le groupe Volkswagen propose déjà d’un nombre conséquent de véhicules électriques, la marque Skoda se contentait jusqu’à présent du seul Enyaq. Cette anomalie évolue aujourd’hui avec l’arrivée du Elroq, en reprenant la base, mais plus compacte, affichant 4,49m contre 4,65 pour sa grande sœur, tout en conservant le même bagage technique, ainsi qu’un peu plus qu’un air de famille avec la présentation de la nouvelle version. La question étant désormais de savoir de quel taille de coffre vous avez besoin, c’est un peu réducteur, mais pas loin de la vérité. Dans la mesure où la plus petite des affiche déjà 470l, c’est cette Elroq que nous avons choisi d’essayer, dans sa version de batterie intermédiaire 60kWh et en finition Clever, histoire de voir ce que vaut la première électrique moins chère que le thermique qu’elle remplace (partiellement pour le moment), ses tarifs débutants au tarif ultra compétitif de 33 430€.

Esthétiquement, il n’y a pas photo entre Karoq, le thermique en question, et Elroq. Moins baroudeuse peut être, mais plus moderne et séductrice, incontestablement. Le museau est plus pointu, presque acéré, lui donnant un ligne en coin, masquant efficacement le gain en gabarit. Plus quatre centimètres en largeur, cinq en hauteur, et carrément dix centimètres de plus en longueur. Cela étant plus au profit de l’espace aux places arrières qu’au coffre, qui passe de 521dm3 à 470dm3. Cinquante litres de moins, ce n’est pas rien, mais le coffre du Elroq, carré et logeable, ne le laisse pas trop paraitre, et en cas de besoin, voir du coté du l’Enyaq donc. Bref, la ligne est réussie, notamment dans ce pimpant blanc lune (légèrement) métallisé chaussée de jantes de 19’’, la plus petite taille disponible. La signature lumineuse assez haute surplombant les phares se veut relativement simple mais suffisamment distinctive. Difficile d’imaginer que l’ID4 et son design plus consensuel mais franchement plus mou partage cette même base.
L’intérieur est aussi sérieux que ce que l’on peut attendre d’un véhicule du groupe, peut être même plus cossu, plus chaud que dans sa cousine ID4. L’ambiance à bord est agréable, d’autant que nous disposions de la finition Lodge optionnelle, qui amène un peu de lumière dans l’habitacle avec ses tons plus clairs. Cela dit l’intérieur de série, s’il est moins lumineux, se montre un peu plus chaleureux. Les ajustement n’appellent aucunes critiques, et seuls quelques plastiques durs nous rappellent que nous ne sommes pas dans la catégorie premium, il faut bien leur laisser justifier la différence de prix. Le design est moderne, mais pas trop, ne cédant pas à la tentation d’un tout petit combiné instrument flottant face au conducteur, pour un plus réussi, mais toujours un peu petit, au cœur de la planche de bord. Le grand écran d’environ 13’’ trônant bien entendu au milieu, il se veut doté de toutes les fonctionnalités utiles et d’un bonne réactivité.

L’habitabilité est excellente aux place avant avec une sensation de largeur aux coudes importantes, mais aussi à l’arrière, où l’espace aux genoux ainsi qu’a la tête, permettra aux plus d’un mètre quatre vingt dix de se sentir parfaitement à l’aise. Cela se fait légèrement au détriment du coffre et peut être aurait il fallu avancer la banquette de quelques centimètres, 470 litres, c’est une valeur respectable, et a vraie dire suffisante au quotidien ou pour les weekends, mais peut être un peu juste pour les grandes vacances où un Enyaq et sa centaine de litres supplémentaires pourraient être utiles. Cela dit, le faux plancher permet de recouvrir quelques espaces supplémentaires pour loger les câbles de rechargement ou bien d’autres petites choses d’ailleurs.
Nous avons donc affaire à un véhicule accueillant et logeable, bien équipé, y compris coté audio puisque le système de base, doté de 8 hauts parleurs, s’est montré globalement à son avantage malgré un réglage d’égaliseur sur seulement 3 bandes. Heureusement d’ailleurs puisqu’il n’est pas proposé de système haut de gamme sur ce niveau de finition, mais uniquement sur les Sportline et RS dans le pack Maxx. La restitution du son est donc bonne, mais nous aurions aimé un peu plus de subtilité dans le réglage du niveau sonore, puisque l’on passe d’un peu faible à un peu trop fort sur une seule graduation.
La réception radio est excellente, même si le basculement entre analogique et Dab+ n’est pas très intuitif
Mais il est temps de mettre fin à la contemplation pour jauger cetet Elroq en mouvement. Mise en route évidemment en silence, passons en D, et à nous le bitume. Nous disposions de la versions 60, qui propose 204cv pour 310Nm, ce qui convient parfaitement à la belle. Il existe une version 50 qui dispose du même couple pour 170cv, voir une 85 de 286cv ou 340cv, mais notre 60 nous a semblée parfaite. Réactive quelle que soit la vitesse, tout passe au sol même par temps de pluie, elle se plie a un usage quotidien sans aucune sorte de frustration. D’autant qu’elle sait aussi faire preuve de frugalité, puisque nous sommes restés sous les 15kW/100km, un joli score pour une auto approchant les deux tonnes à vide.
Il faut dire qu’elle dispose d’une arme secrète, un mode de conduite éco prédictif, il suffit en effet de lever le pied, et la voiture en analysant son environnement, route, rond point, autre véhicule, s’adapte, gérant le ralentissement au mieux, et surtout au plus efficient. C’est étrange au début, bluffant assez rapidement, et surtout super efficace ! Ce qui est intéressant, c’est que de nombreux essayeurs ont pointés un manque de régénération en mode B, ce qui a été largement exagéré selon nous, mais complètement compensé par ce mode prédictif, nos chiffres de consommation le prouvent. Cela se ressent bien entendu sur l’autonomie, puisque sur un trajet autoroute à 60% 110kmh, 25% 90km/h et 15% 130kmh, nous étions sur une autonomie aux alentours de 340km, pour approcher les 400km sur un trajet 100% route de campagne 80-90kmh, pas mal avec une batterie de 59kWH utile.
Le tout dans un confort appréciable. Pas le plus moelleux de la catégorie, mais présentant un compromis parfait entre confort et tenue de route, la caisse bien tenue ne prenant jamais trop d’angle. Bien entendu il ne s’agit pas d’une sportive, mais enchainer les grandes courbes, et même quelques petits virage est toujours plaisant au volant de cette Elroq, et sans aucun stress. Bien entendu une propulsion de plus de 200cv et 310Nm impose de ne pas faire n’importe quoi, mais même en faisant n’importe quoi, nous ne nous sommes jamais fait la moindre frayeur, y compris sur route largement mouillée, par la grâce d’un châssis sain, additionné de quelques aides bien calibrées. Petite remarque, notre spécimen était doté des jantes de 19’’, les plus petites disponibles, puisque cela monte à 20’’ en option, voir 21’’ sur les versions sportives, mais nous ne saurions trop vous conseiller de rester sur la plus petite des tailles, permettant justement cette équilibre entre confort, tenue de route, dans un look déjà sympa. Il est probable que les tailles supérieurs ne nécessites les suspensions pilotés pour retrouver même compromis.
Mais que reste t’il aux modèles premium ? C’est LA question à l’issu de cet essai, et pour tout dire, nous avons un peu l’impression que Skoda s’est fait un malin plaisir de placer quelques menus défauts ça et là pour ne pas faire d’ombre aux marques premium justement, y compris au sein du groupe. Mais à moins de 34 000€ en prix d’appel, et pétrie de qualités, cette Elroq en donne objectivement beaucoup, présentant un rapport qualité prix absolument imparable.
Version essayée : Skoda Elroq 60 Clever au tarif indicatif de 39 840€ ttc